Le méridien de Bordeaux

Robert CASSAGNAU a choisi le MERIDIEN DE BORDEAUX pour évoquer au coeur de cette Aquitaine qui fut anglaise après avoir été ibère, française après avoir été britannique, trois dates et trois drames de l'Histoire moderne.

Trois fois, en de dramatiques circonstances, l'attention du peuple français et du monde se trouve retenue à la hauteur du MERIDIEN DE BORDEAUX, point névralgique d'une époque : en 1871, en 1914, en 1940.
En 1871, Gambetta, Thiers, les représentants de l'Alsace et de la Lorraine quittent l'Assemblée Nationale, tandis que meurt le maire de Strasbourg.
En 1914, Raymond Poincaré et le gouvernement de la IIIe République se replient sur le MERIDIEN DE BORDEAUX, non sans donner l'ordre de continuer la lutte, que tranche la bataille de la Marne, pour quatre printemps.
En 1940, Bordeaux envahi par les réfugiés, alors que la vague nazie déferle sur la métropole française, accueille le président Albert Lebrun, le gouvernement Paul Reynaud, les corps constitués. De Bordeaux, la rupture politique française se profile : Pétain choisira de demeurer surle territoire envahi et lui fera "don de sa personne" ; de Gaulle opte pour le méridien de Greenwich, s'envole pour Londres et lance un appel à la résistance le 18 juin.
Bordeaux dans la clandestinité, une apparition inconnue de Pétain, libération de la ville, le triomphe de Charles de Gaulle, ces trames du roman girondin de 1940-1945 couronnent la fresque.
Après son saisissant A L'EST DE SAINT-SEBASTIEN, Robert Cassagnau, de son style fouillé, pittoresque, alerte, toujours agréable à suivre, donne avec le MERIDIEN DE BORDEAUX, un triptyque riche et documenté, enchassé dans un cadre aquitain encore insuffisamment connu du grand public.